TEST - Life is Strange


La vie est étrange
Life is Strange est non seulement un jeu subtil et mature, profond et pertinent, mais c'est aussi, et surtout un essai philosophique. On incarne Max, une jeune photographe en herbe qui retourne dans sa petite ville natale au bord de l'océan pour suivre des cours dans une école d'art. Elle retrouve son passé, incarné par une amie perdue de vue, Chloé. Et rapidement, Max découvre qu'elle peut revenir dans le temps, quelques secondes. Très vite, Max se rend compte de toutes les possibilités qui s'offrent à elle maintenant qu'elle a ce pouvoir. Et, forcément, de tout ce que cela implique.

Agir, c'est changer la figure du monde
Elle peut changer son statut de nerd pour devenir appréciée, elle peut aider ceux qu'elle aime, elle peut punir ceux qui le méritent à ses yeux. Mais chaque choix qu'elle fait, chaque décision qu'elle prend, même minime, a une répercussion sur ceux qui l'entourent, sur l'univers entier. Forcément, ça nous évoque tout de suite L'Effet Papillon, un film de 2004 où Ashton Kutcher fait des allers-retours dans ses souvenirs. Ayant la possibilité de changer certains de ses actes, il constate les effets dévastateurs que ses changements de décision ont sur sa vie. Une référence complètement assumée par Square Enix, notamment via la présence d'un morpho bleu du début à la fin de son titre.

Ne pas choisir, c'est encore choisir
Mais Life is Strange va plus loin. Max est égarée face à des responsabilités qu'elle découvre et qui la dépassent, elle prend conscience de l'impact que peuvent avoir ses choix. C'est une métaphore de la fin de l'insouciance de l'enfance. En devenant adulte, voilà ce qui nous attend : des responsabilités, des décisions à prendre sans savoir lesquelles auraient été les meilleures. Max possède le pouvoir que l'on fantasme forcément après avoir dû faire un choix : elle peut revenir en arrière et changer d'option. Ce faisant, Max se refuse les remords et les regrets, elle tente d'effacer ses erreurs, celles des autres, elle essaie de tout contrôler. Mais pour devenir adulte, elle devra comprendre qu'on doit vivre avec ses choix, ses erreurs et ses regrets. Qu'on ne peut pas revenir en arrière et qu'il faut accepter de ne pas être parfait.

L'homme est condamné à être libre
Plus encore, Life is Strange est une allégorie de la philosophie existentialiste, fondée par Sartre : nous sommes le produit de nos choix. Max ne doit pas revenir en arrière, elle doit accepter de se construire en fonction de ses actions, elle doit admettre ses failles et assumer ses choix. C'est cela qui fait d'elle une adulte, une personne à part entière. Dans un moment clef du scénario, Max confie à Chloé qu'elle ne pourra pas tout sauver, qu'elle doit faire des sacrifices. Elle lui avoue qu'elle n'est pas parfaite, qu'elle est la somme de ses erreurs. L'existence précède l'essence : l'homme existe puis il se définit par ce qu'il rencontre et comment il agit.

Note : au moins à moins.
Mention : de l'art au bout de ta manette.

Lucien

2 commentaires:

  1. J’ai adoré ! Ce point and click est vraiment TROP cool. Au début, je n’aimais pas trop, mais après, c’était aussi bien que The Walking Dead.

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    1. Tu as bon goût :-) Si tu as aimé, je ne saurais que trop te conseiller "the vanishing of Evan Carter", "Heavy Rain" ou "Virginia", par exemple. Après, techniquement, c'est pas vraiment un point n'click... Mais peu importe la coupe pourvu qu'on ait l'ivresse.

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