TEST - Hyper Light Drifter




J'avais douze ans. Avec mon pote Patrice on était pas dans la même classe, mais on avait la gym ensemble. En cette fin d'après-midi enneigée, mon ami ajoulot, m'a proposé d'aller chez lui pour voir le nouveau Zelda. En effet à cette époque, The Legend of Zelda : A Link to the Past venait de sortir et n'ayant pas de Super Nintendo - j'avais opté pour la Mega Drive - je n'avais pas pu me frotter à ce jeu tant attendu. Je me rappelle très bien ce moment. Dehors il neigeait et la nuit était tombée tôt. Link se réveille dans une maison et son père, ou son grand-père, sort malgré la pluie battante. Vous vous levez et le suivez. Dehors il pleut donc. Je me répète, mais cette pluie... Je ne m'en remets toujours pas. Un effet très simple qui m'avait instantanément happé dans le jeu. Vous allez ensuite dans les catacombes du château et vous retrouvez le monsieur mourant; il vous donne une lampe. Vous déambulerez ainsi dans le noir avec un tout petit éclairage. Cette introduction est géniale: deux effets qui ne coûtent rien, placés en introduction et le tour est joué. Merci petit Jésus.

Aaaaaaaave Maaaaaaaariiiiiii-iii-yaaaaaaaa.

Deux raisons pour lesquelles je prends en référence le magnifique jeu qui est The Legend of Zelda : A Link to the Past. Premièrement, car les auteurs revendiquent ce jeu comme influence majeure, ce qui n'est pas des plus flagrant quant on joue à Hyper Light Drifter. Et deuxièmement, parce qu'en jouant à Hyper Light Drifter j'ai par contre pu vivre à nouveau l'immersion totale et rapide ressentie à mes douze ans face à Zelda 3. Et ça fait du bien! Merci Heart Machine!


Un exemple de l'atmosphère prégnante que propose le jeu.


Heart Machine c'est le nom du studio à l'origine de ce chef d'oeuvre; le mot est lâché d'entrée. D'après les crédits, le studio compte une dizaine de personnes avec en tête de file Alex Preston, qui, on connnaît l'histoire, a lancé un kickstarter dont le but était fixée 27 000 dollars et qui en a finalement récolté 600 000. Monsieur Preston est atteint d'une maladie du coeur avec laquelle il doit lutter au quotidien. Ce combat, c'est également le combat du personnage que l'on dirige dans Hyper Light Drifter, se battant contre une force négative qui représente la maladie. Vous arpenterez ainsi les quatre coins d'un monde en ruine afin d'éradiquez la puissance négative, source du chaos régnant autour de vous.

Mais qu'a-t-il bien pu se passer ici?


Pour revenir à la facilité d'immersion, deux éléments y participent principalement: la musique, d'une très grande qualité, et la DA (pour direction artistique) qui est juste somptueuse avec des graphismes en pixel art et des couleurs néons hypnotisantes, nous téléportant littéralement dans l'univers du jeu. Les critiques ont souvent comparé le jeu à Nausicaa de Hayao Miyazaki. Il y a un peu de ça c'est sûr, mais je trouve qu'elle évoque bien plus l'univers d'Arzach de Moebius. En, effet les deux oeuvres ont en commun un personnage guerrier et vagabond arpentant un monde désertique sur lequel plâne un certain mystère. Par ailleurs, j'avais eu la chance de voir l'exposition regroupant des oeuvres de Miyazaki et de Moebius, et qui témoignait de l'influence forte que l'un a eu sur l'autre. C'était à La Monnaie de Paris en 2005. 


Arzach de Moebius.



Une autre similiraté avec la bande-dessinée culte de Jean Giraud A.K.A Moebius, réside  dans le fait que tant le jeu que la bande-dessinée sont totalement muets. C'est à dire qu'ils ne comportent aucun texte, mise à part le titre. A l'époque, Moebius avait réalisé une petite révolution en créant un récit se pliant à une telle contrainte. Pour ce qui est du jeu, l'équipe a réussi la prouesse de nous introduire dans l'histoire sans aucun dialogue, et ce tant pour les menus et les discussions avec les personnages, que pour vous faire saisir le but de votre quête. Si le résultat n'atteint la virtuosité de Jean Giraud, il reste tout de même assez efficace. Vous comprendrez au travers de quelques indices qu'avant la catastrophe tout allait bien et que les différents peuples du pays ont ensuite été décimés. Vous ne rencontrerez ainsi que des survivants des différentes peuplades. Leurs témoignages s'illustrera donc par des suites d'images, qui, il est vrai auraient le plus souvent gagnées à être plus claires. Seul petit défaut qui ne gâche en rien l'immersion du jeu.


... je me suis réveillée emprisonnée et dans un bain de sang.... 


Pour continuer sur cette lancée presque parfaite, ajoutez à ceci un gameplay aux petits oignons. Vous aurez la possibilité de faire un dash vous permettant d'esquiver les attaques ennemies et faisant également office de saut. Votre arme principale est une épée, et en appuyant sur R2 vous actionnerez un pistolet vous offrant la possibilité d'un tir lointain. Chacun de ces objets est upgradables dans les shop dédiés au village, moyennant des petites pièces trouvées à divers endroits de la carte. Le jeu vous encourage donc à arpenter le monde afin de découvrir les différentes entrées vous menant finalement aux boss, le tout entrecoupé des retours ponctuels au village.


Le boss grenouille-robot, qui n'est pas un des plus difficiles.


Parlons des boss. J'ai franchement eu beaucoup de plaisir à m'y confronter. J'ai lu des critiques décrivant le jeu comme trop difficile, et il me semble qu'une mise à jour lui offrant un mode plus facile est parue récemment. Pour ce qui est de mon expérience en mode normal, j'ai trouvé le dosage de la difficulté excellent, le jeu n'étais ni trop dur ni trop simple. Après le premier affrontement, le boss vous semblera impossible à battre, mais après quelques observations, vous repérerez ses failles et c'est par une utilisation habile du dash et des différentes attaques que vous viendrez finalement au bout de vos peines. N'ayant pas le temps disponible pour m'y risquer, je n'aborderai pas ici le sujet du 100% qui me semble très exigeant.


Ça claque, non?


Au final, Hyper Light Drifter est jeu somptueux, profond et qui plus est avec une maniabilité au poil. Je vous le recommande donc chaudement. Je vais faire maintenant, en guise de conclusion, une comparaison avec un bon jeu que j'avais testé à l'époque: Titan Souls. Pour lire le test, cliquez ici. Si Titan Souls était intéressant en tant que boss rush, il ne tenait pas les promesse d'exploration d'un monde en ruine. Chose regrettable, car l'exploration d'un monde abandonné - à l'image d'un Shadow of Colossus mais en pixel art - aurait pu être un atout majeur. Et bien sur ce point Hyper Light Drifter relève le défi haut la main, en vous promettant une quinzaine d'heure d'exploration - voir plus si vous êtes un maniaque du 100% - dans un monde divisé en quatre environnements bien distincts, le tout marqué par une histoire dont vous sentirez les traces à plusieurs niveaux comme les dialogues avec les quelques survivants ou dans les nombreux détails qui parsèment le décor.

Note: A comme admirable.
Mention: Un des meilleurs jeux auquel j'ai joué de toute ma vie.

Dimitri




Sources Images:

et moi-même via les captures d'écran PS4.

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