FILE - Les jeux tirés de la série animée de Batman


Si vous êtes né dans les eighties vous avez de grandes chances d'avoir grandi avec la série animée de Batman qui est l'objet de ce dossier. En effet, de part sa bonne qualité tant scénaristique qu'esthétique, la série a su marquer l'univers de Batman et même celui de l'animation de son époque et nous verrons plus précisément en quoi dans la première partie de ce dossier. Dans un deuxième temps,  nous aborderons le vif du sujet: les jeux-vidéo adaptés de la licence et nous essaierons d'être exhaustif. Le tout sera parsemé, comme à notre habitude de petites anecdotes et souvenirs issus de notre enfance.



Batman fait partie de la petite famille des super-héros sans super-pouvoir. Il a su tirer profit d'une situation difficile: l'assassinat de ses parents par un criminel. A la fin des années 30, Bob Kane créé un Batman violent, armé et qui n'hésite pas à tuer ses ennemis. Car Batman, comme plusieurs super-héros, a connu une évolution psychologique au fil du temps et a toujours su s'adapter à son époque. Dans les années 50, une vague de censure s'abat sur les comics. Conséquences: notre héros masqué devient plat et vide; c'est le bon gentil. Il aura fallut attendre deux comics, le Dark Knight Returns de Frank Miller et Arkahm Asylum de Grant Morrison et Dave McKean pour que notre héros reprenne une profondeur psychologique convenable.



De mon côté je trouve important d'évoquer la série live des années 66 à 68 avec Adam West, très second degré et colorée, qui a donné naissance à une première série animée en 1968 produite par Hannah-Barbera. Au niveau comics, il me paraît également important d'évoquer Batman : The Killing Joke (1988) écrit par Alan Moore. Autant je partage l'idée que le comics de Frank Miller et le joli collage de McKean ont fait beaucoup pour Batman, autant je pense que la genèse du Joker par le papa de Watchmen, V pour Vendetta et From Hell a eu un impact extraordinaire sur l'univers de Batman et de DC Comics en général, notamment en introduisant la paralysie de Barbara Gordon/Batgirl/Oracle (dans une scène mythique que l'on revoit notamment dans le jeu vidéo Batman : Arkham Knight). Tim Burton a aussi déclaré que The Killing Joke avait été son comics de référence (et son préféré) quand il a travaillé sur ses deux adaptations de Batman. On pourrait même aller plus loin et mentionner Batman : Year One de Miller aussi, sorti la même année (1988) et qui explique comment Bruce Wayne est devenu le Batman à vingt-cinq ans. Surtout que Year One et Killing Joke sont sortis avant Arkham Asylum (1989).


1992-95 - Batman - La série animée

Merci Lucien. Un autre événement majeur dans l'évolution de Batman pourrait être les films de Tim Burton. S'il est plus difficile de désigner leur influence sur la psychologie de Batman, les films ont été une une influence incontestable sur l'esthétique de la série animée de Batman qui est l'objet de cet article. Preuve en est la représentation du pinguin qui est directement inspirée du rôle joué Dany de Vito. Une autre influence commune avec le réalisateur est celle des films expressionnistes allemands des années 30, comme Le Cabinet du Docteur Caligari, cette influence se retrouvant surtout dans les décors de la série.



Au niveau des influences j'ajouterais l'esthétique des films noirs des années 40 et le dessin-animé de Superman de la même époque qui ont inspiré Timm et Radonski. On peut aussi préciser pendant qu'on y est que le générique d'intro de la série est une variation du magnifique thème de Danny Elfman écrit pour Burton.


Merci Lucien. Les décors de Batman: la série animée sont sans conteste le point fort de la série. L'idée géniale des producteurs a été de réaliser les décors en pastel sur papier noir. C'est donc ce choix technique qui donne l'aspect sombre propre à la série, avec un grain particulier que l'on aperçoit dans les éléments fixes. Tous les décors de la série peuvent être considérés comme de petites oeuvres d'art.



Pour le character design, Bruce Timm fait le très bon choix d'épurer les traits des personnages afin de les rendre plus faciles à animer. En effet, jusqu'à cette série tous les films animés de Batman présentaient un héros trop détaillé ce qui nuisait à la qualité du rendu final. Les quatre-vingt-quatre épisodes de la série sont très bons et proposent une série plus mature, pouvant être vue tant par les enfants que les adultes. Cette position pertinente amène une vraie profondeur aux scénarios. Au niveau qualitatif, tant pour l'animation que pour la musique, les studios Warner ont relevé le niveau de ce qui ce faisait à l'époque. Chaque épisode était pensé comme un petit film, avec un début, un milieu et une fin, et des enregistrements musicaux avaient lieu pour chaque épisode. Les studios concurrents face à cette constatation ont dû réagir; la série Gargoyles par exemple en est la réponse directe des studios Disney.


1997-99 - Les nouvelles aventures de Batman

C'est à partir du quatre-vingt-cinquième épisode que l'on peut noter des changements radicaux, tant dans les personnages qui composent le staff que dans leur design. En effet, on découvre tout à coup un Robin enfant, puis une Batgirl qui squatte la Batcave. On comprend même plus tard que Dick Grayson a laissé le costume de Robin pour devenir Nightwing, mais je reviendrai sur ce point. Je ne sais pas si dans la version originale un nouveau générique avait été créé pour l'occasion, mais dans nos contrées aucune différence n'a été faite pour introduire Les nouvelles aventures de Batman, ce qui est un peu perturbant.



Au commande de la production on trouve toujours Bruce Timm, qui a fait le choix, cette fois-ci contestable, d'épurer encore plus les personnages. Personnellement, je trouve qu'aucun des personnages, mis-à-part Bane, n'y gagne au change... Catwoman et le pinguin sont  déformés. Ce choix est peut-être dû à un engouement pour la japanimation qui faisait rage à l'époque. En effet, les personnages ont un style plus "manga"... dommage. Par contre au niveau scénario Paul Dini est au commande et nous amène encore plus loin dans la profondeur et la qualité des histoires. Les décors sont quant à eux, toujours d'autant bonne facture.


Perso je pense que c'est pour être plus raccord avec le style utilisé par la Warner pour le dessin-animé de la Justice League, qui mettait en avant Superman dans le même univers et diffusé en parallèle.

Merci Lucien. Une autre des raisons de ce changement pourrait-être également le passage d'une diffusion par une chaîne de la Fox à une chaîne de la Warner. La série compte 24 épisodes de qualité, mais curieusement un grand saut est laissé entre la fin de la première série et le début de la deuxième. Pour expliquer le vide qu'il y a entre les deux, cinq comics ont été publiés sous le nom de Batman Adventures - The Lost Years que j'ai lus pour vous.


1998 - Batman Adventures - The Lost Years

Réglons tout d'abord la question de Robin. Premièrement, le Robin officiel de la deuxième série est Tim Drake, le fils d'un criminel qui a été abandonné et adopté par Bruce Wayne. Le nouveau Robin une fois dans la Batcave se retrouve face à un costume de Robin exposé à la manière d'un mémorial. C'est pour avoir des réponses à propos de ce mémorial que j'ai lu Batman aventures - The Lost Years, malheureusement sans obtenir des réponses à mes questions.



Le fait que Dick Grayson ait quitté l'équipe afin de prendre sont autonomie est expliqué tant dans le comics que dans la série. Le comics va quant à lui nous donner des détails sur le pourquoi de Nightwing, mais le tout reste très anecdotique. On y découvre le pourquoi de son logo et la formation martiale dont a bénéficié Dick, mais aucun élément de réponse quant à la présence d'un mémorial, sachant que le fait que Dick ait décidé de quitter l'équipe ne justifie en rien la présence d'une vitrine à son image...


Et c'est ici que l'on peut saisir les limites d'une diffusion tout publique. Car bien que n'hésitant pas à aborder des thèmes crus dans la plupart des épisodes, les producteurs ont volontairement omis l'histoire de Jason Todd, celui qui a été Robin entre Dick et Tim. Et pourquoi cette omission? Et bien simplement parce que ce dernier a été brutalement assassiné par le Joker et que cela a laissé une profonde cicatrice à Batman symbolisée par ce mémorial. C'est ainsi déçu par les réponses proposées que j'ai refermé cette bande-dessinée.




Cet auteur, scénariste et producteur est connu pour ses séries animées très populaires : Batman bien évidemment, mais également La Ligue des Justiciers, Superman ou les Tiny Toons. Paul Dini a travaillé sur des scénarii pour Musclor, Transformers, Animaniacs. Il a signé des épisodes de la série Lost et l'histoire des excellents jeux vidéo Batman : Arkham Asylum et Batman : Arkham City. Pour le cinéma, il a signé le scénario de Maléfique, avec Angelina Jolie.

Dini considère Batman comme le meilleur détective de tous les temps et préfère s'intéresser à cette facette-là qu'à sa dimension super-héroïque. Ce choix se ressent dans sa manière de traiter le personnage de Bruce Wayne. Il en fait ainsi un héros plus proche des spectateurs, plus inspirant.

Dini a reçu de nombreux prix, notamment pour son épisode favori : Amour fou, coécrit avec Bruce Timm.



Si chaque épisode de la série était pensé comme un petit film avec musique orchestrée et tout le reste, la série a également donné le jour a quelques longs métrages qui ont tous en commun d'augmenter le niveau qualitatif de l'animation. Un autre point commun entre tous les films, lié à l'évolution technologique, est l'introduction de la 3D, qui selon l'époque est plus ou moins réussie. Au niveau scénario c'est toujours du très bon niveau.


1993 - Batman: Mask of the Phantasm


Un étrange personnage masqué fait sa propre justice, mais de manière beaucoup plus violente que Batman. Les témoins n'apercevant qu'une silhouette assimile cette ombre au Dark Knight. La police se met donc à la poursuite du héros...

Malgré les possibilités 3D limitées de l'époque ne permettant pas de reproduire le grain lié au pastel, l'introduction de ce film est très belle. La caméra se balade dans un Gotham reproduit en 3D au rythme du thème classique de la série, ici augmenté de chants en latin... somptueux. Le film utilise de nombreux flashbacks, témoignages des balbutiements de l'alter-ego de Bruce Wayne et d'un Gotham City bien plus paisible. Paul Dini étant dans le coup et passage au cinéma oblige, le ton est un peu cru que celui de la série: le Joker est vraiment cruel, les scènes de baisers sont plus langoureuses, les personnages saignent...


1998 - Batman & Mr. Freeze: Subzero


C'est à l'occasion de ce long métrage mettant Batman aux prises avec Mr. Freeze que l'animation a été le plus travaillée. Les designers ont même choisi de pousser un peu plus le réalisme des traits de visages des personnages. Certains passage en 3D ont mal vieilli, mais ce n'est pas une généralité. Heureusement, les magnifiques décors aux pastels traditionnels à la série sont présents dans le film. L'histoire se passe à la fin de la première série et nous parle tout d'abord de la liaison entre Dick Grayson et Barbara Gordon. 

S'ensuit le combat face à Freeze qui est assez similaire à ceux de la série. Notons qu'il est agréable de constater que le film se place de manière cohérente entre les deux séries. En effet, la dernière apparition de Mr. Freeze datait de l'avant-dernier épisode de la première série: La Cité Congelée, dans lequel Freeze était engagé, un peu contre son gré, par un milliardaire américain qui souhait avoir les mêmes pouvoirs que Freeze afin de vivre pour l'éternité. A la fin de l'épisode, Freeze aide Batman et s'en va. Ainsi c'est en nous présentant un Freeze apaisé que commence le long métrage: l'homme de glace s'est retranché en antarctique et vit paisiblement sa vie jusqu'au jour où les humains vont venir le déranger. Après une défaite face à Batman, on comprend qu'il survit et que sa femme a finalement pu être réanimée par les entreprises Wayne. 

Notre méchant au coeur de glace reviendra dans l'épisode 3 des Nouvelles Aventure de Batman : Coup de Froid. Ayant appris que sa femme a refait sa vie de son côté, Freeze a totalement perdu le côté "sympa" qui lui était jusqu'à là induit par l'amour qu'il vouait à sa femme. Vous me direz: mais Dimitri, pourquoi tant de spoils?! Et bien c'est simplement car je tenais à mettre ici en avant un point fort de la série, car si les créateur de la série n'ont pas inventé Mr. Freeze et l'ont repris des comics, le tour de force de leur part a été de créer des backgrounds à certains des personnages qui en étaient dépourvus. C'est le cas pour Freeze, mais également pour Gueule d'Argile. Cerise sur le gâteau: certains comics qui ont succédé à la série ont même réutilisé les histoires des méchants créées pour la série sans modifications tellement elles étaient bonnes!


2000 - Batman, la relève - Le retour du Joker


Les années 2000 s'ouvrent avec un long métrage du Batman du futur. En effet, Batman, la relève mets en scène Terry McGinnis un jeune délinquant ayant tapé dans l'oeil de Bruce Wayne âgé alors de quatre-vingt ans. Cet éphèbe deviendra donc les pieds, les mains et les yeux de Bruce qui lui restera tranquille à la Batcave. La série Batman, la relève donna lieu à trois saisons diffusées entre 1999 et 2001, qui mettent en scène quelques anciens ennemis de Batman, mais également ses anciens collègues comme Barbara Gordon devenue commissaire. Rien de plus normal quant on sait que derrière cette série nous retrouvons le tandem Paul Dini & Bruce Timm.

Si la série présente de nombreux points communs avec Batman, la série animée, la raison principale de la présence de Batman, la relève dans ce File est une scène de flash-back mettant en scène les héros des Nouvelles aventures de Batman. En effet le long-métrage raconte le destin de Tim Drake et comment il a cessé d'être Robin; un scénario de qualité comme l'équipe de production nous en avait habitué. L'animation est de très bonne qualité et le long métrage a été adapté en plusieurs jeux-vidéo dont nous parlons plus bas. Je vous conseille vivement de consacrer du temps à cette très bonne série.


2004 - La mystérieuse Batwoman


Sans doute le moins bon des trois longs métrages, il est également celui qui présente la qualité d'animation la plus proche de celle de la série. En revanche cette fois-ci la 3D est assez bien intégrée. Le film se déroule après la série Les nouvelles aventures de Batman, ce que l'on constate par le fait que Tim Drake, le petit Robin, a légèrement grandi. Le film ayant été réalisé cinq ans après la fin du tournage de la deuxième série, les character-designers se sont permis deux ou trois retouches sur les personnages tout en gardant l'état d'esprit très épuré qui les caractérisait. Par exemple, le pinguin a été raccourci, mais il est vrai qu'il était terriblement allongé. Rupert Thorne a également dû être retravaillé, car il n'apparaissait pas dans la seconde série. Il a donc fallut le designer totalement pour l'occcasion. Seul Bane n'a pas eu besoin de modifications: ça tombe bien c'est le seul personnage qui d'après moi avait gagné en qualité au passage de la première à la deuxième série. 

Si vous vous demandiez comment Batman se comporte avec les femmes, vous serez servi, car dans ce récit, notre héros se retrouve littéralement entouré de femmes. Ne vous attendez cependant pas à retrouver la douce mélopée des revendications féministes présente dans certains épisode de la première série comme Harley et Ivy. Plus de dix ans se sont passé et contrairement à ce que l'on pourrait penser il n'est plus de bon ton d'aborder un ton militant dans les dessin-animé. Si à l'époque c'est Montoya - la coéquipière latino de Bullock - elle-même qui arrête Ivy et Harley Quinn, les femmes présentent dans ce long métrage du deuxième millénaire, bien que nombreuses, n'arriveront à rien sans la force virile de Batman.

Je ne vais pas trop m'attarder sur les figurines. Je commencerai par dire qu'elle était de belle facture pour l'époque. Ensuite, je conterai une anecdote relative auxdits jouets: Pendant les vacances d'été nous avions l'habitude, mon frère et moi, de nous rendre en Grèce, chez les grand-parents. Nous y rencontrions donc une fois par année des membres de la famille qui avaient l'habitude de nous gâter. Si les jeux-vidéos étaient le même prix qu'en Suisse, les figurines étaient sensiblement moins cher. Je me souviens donc d'un été où nous avions dévalisé un magasin de jouet de Glifada dans la banlieue d'Athènes.



Après avoir consulté toutes les figurines sorties à l'époque, je n'ai pu me souvenir n'avoir possédé que les deux ci-dessus. Les figurines sont parues par vagues annuelles. Il y en a eu cinq en tout entre 1992 et 1995. Il y a eu deux vagues en 1993 dont une qui contenait la plupart des véhicules. Lucien quant à lui m'a avoué avoir eu Catwoman, Bane, "le Batman zebré" et Mr. Freeze qu'il avait trempé dans du lait et mis au congélateur pour lui donner un effet froid. Mais Lucien a sans doute été le plus chanceux car dans son enfance il avait... la Batmobile!








N°1 : Amour on ice  (Batman TAS / épisode 16)


Il y a énormément de raisons qui font que Mr Freeze (le glaçon friandise) est mon méchant favori de Batman (il a le meilleur look, il a un rayon qui gèle les gens, Victor Fries est suisse, j'avais le jouet, Schwarzenegger) et parmi ces raisons, il y a indubitablement cet épisode, mon préféré de toute la série. Poétique et mélancolique, on y découvre la génèse de Mr Freeze dans une histoire pleine d'amour et d'injustice. À tel point que c'est bien une des seule fois qu'on regrette la victoire finale de Batman. Un chef d'œuvre.
N°2 : Chantage à crédit  (Batman TAS / épisode 22)


Un comptable sans envergure, Charles Collins, rentre dans la voiture du Joker… Pour sauver sa peau, il accepte de rendre un service, un jour, au criminel. Quelques années plus tard, le Joker le recontacte… Le véritable héros de cette histoire, c'est Charles Collins, crâne dégarni, qui déteste le hachis parmentier, un minable qui parvient finalement à mettre une rouste au Joker qui part pleurer dans les pattes de Batman. Notons également qu'apparaît dans cet épisode pour la toute première fois le personnage d'Harley Quinn.

N°3 : Rêve ou réalité (Batman TAS / épisode 30)


Bruce Wayne se réveille dans un Gotham où ses parents ne sont pas morts. Dans ce monde où tout lui sourit, il est sur le point d'épouser Sélina Kyle et il n'est jamais devenu le justicier masqué. Mais alors, qui se cache sous le masque de Batman à sa place ? Un excellent épisode dans un univers relatif.
N°4: Le Plastiqueur fou (Batman TAS / épisode 18)


Evénement rarissime, cet épisode nous dévoile des épisodes heureux de la jeunesse de Batman. Nous découvrons l'une des inspirations de Bruce Wayne, son idole d'enfance, le Fantôme Gris. Quand un plastiqueur fou sème des explosifs selon les épisodes du Fantôme Gris, Batman s'associe à son ancien héros pour résoudre l'enquête. Une situation inédite et émouvante, qui renverse le schéma de mentor dans lequel on trouve d'habitude notre Batou favori. Une grande réussite, également dans ses choix techniques.

N°5: Le Procès (Batman TAS / épisode 68)


Pour le dernier épisode, les vilains s'unissent enfin pour faire face à Batman. Une fois capturé, ils ne vont pas s'arracher son identité ou sa mort : les méchants psychopathes étant conscients que leur raison d'être est liée à l'existence de l'homme chauve-souris, ils décident d'établir la part de culpabilité de Batman dans leurs propres actes criminels. Très original et mature, le scénario lorgne du côté des comics, qui établissement que c'est l'existence de Batman qui engendre les criminels fous et non l'inverse.

Franchement, le choix a été très difficile, car la majorité des épisodes sont de très bonne qualité. Si j'ai adoré tous les épisodes cherchant à nous en apprendre plus sur la vie des personnages secondaires, je n'aurais cependant pas pu tous les sélectionner tellement ils sont nombreux; l'épisode où l'on apprend qu'Alfred est un ancien espion britannique par exemple, ou celui qui nous raconte la vie du concepteur de la Batmobile... J'ai été également tenté par des épisodes allant dans le sens du fameux roman graphique Arkham Asylum de Grant Morrison et Dave McKean, mettant le doigt sur la face schizophrénique de Batman. Malheureusement, la télévision les obligeant à s'adresser à un plus large public, les scénaristes n'ont pas pu aller autant loin que le comics dans le délire. Bref, voici mon choix:


N°1: L'énigme du Minotaure (Batman TAS/ épisode 40)



Parce que je me rappelais en détail de cet épisode qui parle également d'un jeu-vidéo. En effet, E. Nigma a reproduit l'univers du jeu L'énigme du Minotaure dans le réel sous la forme d'un grand labyrinthe dans lequel Batman et Robin se retrouvent emprisonnés.


N°2: Légendes du Chevalier Noir (The New Adventures of Batman / épisode 19)



Parce qu'il a le même concept qu'un des épisodes de Gotham Knight réalisé par le studio 4°C - le meilleur studio du monde. En fait, ce concept est repris d'un comics des années 70: Des enfants discutent à propos de l'image qu'il se font de Batman. Les réalisateurs en ont profité pour se faire plaisirs en reprenant pour la première partie le style - plus détaillé - des vieilles séries animées. L'expérimentation graphique continue en deuxième partie avec un hommage à Batman: The Dark Knight Returns de Frank Miller et Klaus Janson en nous présentant un Batman au trait plus carré et au comportement beaucoup plus bourrin. 


N°3: Zatanna (Batman TAS/ épisode 54)



Parce qu'on y apprend que Batman a été prestidigitateur et que je trouve ça cool.


N°4: Le ventriloque (Batman TAS/ épisode 64)



C'est sûrement parce qu'étant petit j'ai été traumatisé par un épisode de La quatrième dimension dans lequel la marionnette d'un ventriloque devenait autonome et se rebellait contre lui. Je ne connaissais pas ce méchant, mais maintenant c'est mon préféré.


N°5: Les foudres de l'Olympe (Batman TAS/ épisode 63) 



Parce que dans cet épisode il y a un mec qui s'appelle Ianni Stavros et que la communauté grecque est trop peu représentée. La discrimination positive c'est pas que pour les noirs! Et le lien en fin d'épisode entre les ennemis de Batman et les dieux de l'Olympe est sympa.





Notons en introduction qu'au vue de la piètre qualité des adaptations vidéoludiques issues de cette magnifiques série animée, nous avons décidé de ne vous faire qu'une selection de quelques jeux...

1994 - The Adventure of Batman & Robin (Mega-CD)




C'est la première fois que je joue au Mega-CD. Comme je pouvais l'imaginer, il apporte à la qualité Mega Drive les avantages propre à l'apparition du cd-rom : une meilleure capacité musicale et la possibilité d'intégrer des petites vidéos compressée. Si les vidéos souffrent un peu de la compression, ce qui transparait par une qualité très pixelisée, la qualité de l'animation est vraiment très élevée. Très vite ses vidéos créées pour l'occasion – d'une qualité et d'une violence légèrement supérieures à la série - deviendront le principal intérêt du jeu. La musique quant à elle est à oublier ; à la place des thèmes de la série, vous trouverez une espèce de vieille Dance légèrement « indus » qui même dans les années nonante aurait eu de la peine à me faire me trémousser.

L'introduction vous en avertit : le jeu sera principalement axé sur la Batmobile. Le jeux est donc un jeu de voiture type Out Run ou Rad Racer dans lequel il vous faudra slalomer entre les voitures et éviter d'encaisser des dommages afin d'arriver à temps aux checkpoint. Cette partie là est agréable. La possibilité de tirer divers missiles vient mettre un peu de piquant, sans relever l'impression générale pour autant. En effet, il est très difficile de viser et encore plus d'esquiver les tirs ennemis. Vous aller donc tenter au petit bonheur la chance de vaincre un panel des principaux méchants de la série pour savoir qui a kidnappé Robin. Ivy, E.Nigma - qui utilise le casque virtuel de l'épisode « Réalité virtuelle » de la série dans lequel son univers est curieusement rouge et non vert -, Joker, ils sont presque tous là !

Les décors sont moyens... Pour terminer en apothéose : un dernier stage en Batwing, qui après prise en main n'apporte pas énormément au gameplay et ne résoud pas les problèmes cités précèdement. Je vous encourage donc à consulter un lets play afin de voir la totalité des vidéos qui valent vraiment le coup d'oeil. Pour les gros gros fans, n'achetez pas un Mega-CD pour autant, mais testez-le en émulation.


Ce jeu est donc centré sur la Batmobile ci-dessus représentée
en jouet que Lucien avait la chance de posséder.


2001 - Batman Gotham City Racer (Playstation)




Si The Adventure of Batman and Robin sur Mega-CD proposait un challenge respectable, il avait également pour lui des animations originales de grande qualité. Ce n'est ici le cas pour aucun des deux points avec Batman Gotham City Racer
publié en 2001 par Ubisoft. En effet, les développeurs ont trouvé une petite astuce scénaristique pour se simplifier la tâche: Tous les criminels se sont échappés d'Arkahm en même temps et Batman va passer une sale soirée. C'est ainsi des brides de la série Les Nouvelles Aventures de Batman qui sont mises bout à bout entrecoupées de petits textes vous expliquant le pourquoi de vos incessants aller-retour à travers Gotham. Vos déplacements seront entravés par des barrages de police ne cessant de changer d'emplacement;  une seconde entourloupe des développeurs visant à masquer le fait que la carte étant toujours la même, il fallait bien varier les itinéraires. 

Je serai bref, ce jeu n'a rien pour lui. C'est moche, les bruitages sont désagréables, les musiques se coupent à tout bout de champ, la maniabilité est imbuvable. Et c'est sans compter sur les incohérences de costumes et de personnage entre les différents interludes. Ben oui, quand on décide de regrouper vingt-quatre épisodes en un, forcément... Ainsi en début de soirée vous trouverez Tim qui apparaîtra en fin de soirée en Robin expérimenté. Et vous ai-je dit que votre voiture lance des Batarang? Bref, ne jouez pas à ce jeu. Quand on pense que cinq ans plus plus tôt sortait Die Hard Trilogy qui contenait un épisode du même genre surclassant de plusieurs bras Batman Gotham City Racer... En effet, la partie adaptée du troisième film vous proposait d'arpenter une ville afin de désamorcer plusieurs bombes. La flèche en haut au centre qui vous guide vers votre prochain objectif était également présente. Elle est d'ailleurs la marque de fabrique de ce type de jeu et trouve ses origines dans le jeu Crazy Taxi, il me semble. A vérifier.


Vous la voyez la flèche en haut au centre?

Vous devrez donc arpenter Gotham durant 51 missions plus chiantes les unes que les autres. Il est écrit derrière la boîte que 16 véhicules sont à votre disposition. Je n'ai conduit que la Batmobile sauf pour une seule mission qui vous propose de conduire une Batmoto encore moins maniable que la voiture. Ajouter à cela que certains passages choisis vous spoileront tout bonnement certains épisodes et une fin qui doit à peu de chose près être tirée de l'introduction de Batman Vengence sorti la même année sur Game Cube. Ne jouez pas à ce jeu il est pourri.

2001 - Batman Vengence (Game Cube)



Le jeu se déroule à l'époque des Nouvelles aventures de Batman, on retrouve le ciel rouge propre à cette époque, cependant pas de Nightwing ni de Robin. Batgirl en revanche vous secondera dans cette aventure jouable uniquement en solo. 
Le jeu est divisé en chapitres démarqués les uns des autres par des écrans-titre affichés lors des temps de chargement, les fameux. En effet, la série animée présentait pour chaque épisode une illustration originale basée sur le thème, le plus souvent réalisée au pastel et accompagnée du titre inscrit à l'aide d'une typographie s'adaptant également au sujet. Pour des raisons de traduction semble-t-il la version française a été malheureusement amputée de ce magnifique travail artistique.



Le jeu est un jeu d'action 3D, très varié dans les mécaniques qu'il propose: une légère touche de beat them all, la volonté - à le constater avortée - de phases d'infiltration, des parties de conduites peu maniables, des combats contre les boss qui passe à la première personne... Vous l'aurez compris, Batman Vengence est un de ces jeux qui regorge de bonne idées, sûrement trop, mais qui sont péjorées par une jouabilité trop souvent pénible à assimiler. Visiblement, les développeurs, en présentant une multitudes de mécaniques, n'ont pas su - peut-être pour des questions de temps ou d'argent - y adapter une maniabilité acceptable. 

Sur le plan esthétique, la première sensation, qui si elle s'atténue par la suite persistera jusqu'à la fin du jeu, est une curieuse impression de vide. En effet, vous trouverez très peu d'ennemis sur votre route, et si les couleurs des décors reproduisent fidèlement celles de la série, il manque peut-être une petite imitation pastel qui casserait les grands aplats pour se sentir totalement immergé dans l'univers de la série. Le jeu est ponctué par quelques cinématiques de qualité moyenne, car courtes, en 3D et compressées dans une mauvaise résolution.

Malgré la pléthore de points négatifs que je viens de lister, j'ai peine à conclure ce test en vous disant que le jeu est simplement mauvais, car il est soutenu par un scénario de qualité et prenant. En effet, la suite de mécaniques s'adaptant à l'histoire justifie du même coup une telle pluralité. Si la jouabilité avait suivie, l'expérience aurait pu être très agréable. Dommage.

2003 - Batman: the rise of the Sin Tzu (Game Cube)



Ubi soft nous propose en ce début de XXIème siècle un beat them all en 3D se déroulant à l'époque des Nouvelles aventures de Batman. Jouables à deux simultanément, vous aurez le choix entre quatre personnages: Batgirl, Nightwing, Robin et Batman. Outre le fait de proposer un épisode inédit, le jeu propose, contrairement à Batman Vengeance, un effet pastel en guise de texture. Un petit artifice du plus bel effet.

Voilà nous en avons fini avec les points positifs... Pour ce qui est de l'histoire, Sin Tzu est une référence à l'auteur du fameux livre Sun Tzu: L'art de la Guerre. Mais oui, celui que tous les mafieux lisent. Grâce à sa vision stratégique hors norme, Sin Tzu, va savoir user des faiblesses des ennemis de Batman pour les manipuler et amener l'homme chauve-souris exactement là où il le souhaite. Qui aura le dernier mot? A vous de le découvrir!

Oui enfin si vous avez une dizaine d'heures à perdre... car le jeu est plus que pénible. Si au départ tout semble très bien, on se frotte rapidement à une exaspérante répétition. En effet, chaque stage est divisé en trois. Une division très peu utile, les trois parties étant à peu de chose près similaires; prolongement artificiel de la durée de vie qui très rapidement vous avertira de la pénibilité du jeu. Les boss, qui sont donc quelques-uns des ennemis classiques de Batman, sont extrêmement difficiles. Mais pas un difficile qui plaira aux hard-core gamers. Non, un difficile chiant. Un difficile que même après avoir mis le cheat code d'invincibilité, ben t'arrives pas à battre le boss...

Je terminerai sur le système de crafting des coups. Après chaque stage, vous recevrez des points qui vous permettront de débloquer des coups. Là aussi, si l'idée est très chouette, les coups sont extrêmement difficiles à réaliser. Je tiens toutefois à préciser que je n'ai pas non plus persévérer dans l'apprentissage, le sentiment de répétition présent des le début du jeu ayant réduit mon appétit de maîtrise du timing. Dommage que la difficulté soit une telle tare dans ce jeu pourtant très beau. Les tableaux présentés durant les temps de chargement en sont d'ailleurs la preuve.



Vous l'aurez compris, les jeux tirés de la série animée de Batman des années nonantes souffre de la maladie chronique des adaptations de licence: des jeux de piètre qualité, bâclés conçus uniquement pour que les fan achètent. On est tous passé par là, on les a tous achetés ces jeux merdiques. Nous n'insisterons donc pas plus et pourrons cependant vous conseiller Batman & Robin sur SNES qui doit être le seul bon jeu adapté de la série. Nous y jouerons demain (29.04.17) de 10h à 12h à la bibliothèque de la ville de la Chaux-de-Fonds dans le cadre de l'exposition Press Start!. Le présent dossier s'est ainsi naturellement dirigé plus vers la série qui, si elle a été également conçue pour vendre des jouets, n'en est pas moins de qualité. Comme quoi on peut joindre l'utile à l'agréable.

A demain!

Lucien et Dimitri









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